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La pylul à mémé
25 septembre 2004

Histoire de cervelle de porc


 

pix

«Mes copains avaient essayé de me rassurer. Ils disaient : "C'est pas parce qu'un magazine publie des photos de filles en string que tous ceux qui y travaillent sont des gros lourds." Mon expérience a prouvé qu'ils étaient trop optimistes. J'avais accepté le job parce que j'avais besoin d'argent. Je suis jeune journaliste pigiste, plutôt spécialisée dans la culture. Mais c'est dur de trouver du travail. Alors, un CDD de six mois, même si c'est dans un magazine masculin à fort tirage et à faible niveau intellectuel, on ne le laisse pas passer.

«La rédaction était exclusivement masculine ­ une vingtaine d'hommes entre eux ­, mais ils m'avaient prévenue qu'ils embaucheraient deux autres personnes. Nous sommes arrivées ensemble, et là, premier choc : on se ressemblait ! Apparemment, être une fille grande, jeune, blonde et plutôt bien faite faisait partie des critères du recrutement. Deuxième choc : les photos pornos. Il y en avait partout, aux murs, sur les écrans d'ordinateur, les bureaux. Des photos beaucoup plus osées que celles publiées dans le magazine. Je ne m'attendais pas à ça. On travaillait quand même dans un mensuel d'information et de divertissement, pas dans une boîte porno.

«Je suis allée de surprise en surprise. Quelques heures après mon arrivée, le directeur de la rédaction sort de son bureau et vient voir les journalistes. Il s'approche de moi, j'étais penchée au-dessus d'un bureau en train de discuter. Il lance à la cantonade : "Alors, les gars, ce sera qui le premier avec la nouvelle ? Elle vous attend !" Sur le coup, je n'ai rien osé dire. J'avais peur de passer pour une mijaurée. Une semaine plus tard, c'est le maquettiste qui s'y est mis. J'attendais qu'il me donne le plan d'une page et lui, tout naturellement, me répond : "Si tu veux ta page plus vite, t'as qu'à passer sous la table et me faire une petite turlutte."

«Avec les autres filles, on a décidé de réagir. Plutôt que de se braquer, on a voulu répliquer avec humour. A côté de nos trois bureaux, dans notre coin, on a affiché des photos sexy de mecs. Le lendemain matin, elles avaient toutes été arrachées et remplacées par un petit mot : "Ne recommencez plus, c'est pas la peine."

«L'apothéose a eu lieu quelques jours plus tard, quand je leur ai annoncé, au détour d'une conversation, que j'allais me marier. Le jour d'après, à mon arrivée, j'ai retrouvé sur mon ordinateur une quarantaine de photos de sexes d'homme découpées. Ils en avaient mis partout, sur le clavier, sous la souris. Je les enlève, une par une, sous le regard de vingt types qui épiaient ma réaction. Au bord des larmes, je vais voir mon chef. Je lui dis : "Soit vous embauchez des filles et vous les respectez, soit vous n'embauchez pas de filles." Peu après, ils m'ont virée "

 

Je suis contente de ne pas être blonde avec de gros seins.

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Commentaires
E
"Peu après, ils m'ont virée" - elle a eu un coup de bol, déjà, dans son malheur. ils auraient pu attendre qu'elle craque et démissionne, ça leur aurait coûté moins cher..
N
Bien dommage ma foi, qu'il ne soit pas dit de quel magazine il s'agit...<br /> C'est que des hommes qui aiment les jolis seins (assez pour acheter ce genre de revue) mais qui ne sont pas prets à tolérer tous les sexismes (assez pour boycotter ce genre de revue), et ben moi... je crois qu'il y en a.<br /> <br />
La pylul à mémé
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