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La pylul à mémé
8 novembre 2004

Vaut mieux la haine ?

Battu et insulté par des jeunes du FN, il se retrouve accusé
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Pascal Richard est membre du Scalp, organisation antiraciste.

Par Renaud LECADRE
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samedi 06 novembre 2004 (Liberation - 06:00)
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le parquet de Bourges (Cher) a une singulière conception de la justice. Dans la nuit du 29 mai 2003, une bagarre éclate entre colleurs d'affiches du Scalp (Section carrément anti-Le Pen) et du FNJ (Front national de la jeunesse). Un grand classique : provocation, échange de noms d'oiseau puis de coups. La suite l'est moins, puisque le tribunal correctionnel de Bourges statuait vendredi, sur saisine du procureur de la République, en une étonnante scénographie de ce bourre-pif nocturne : le Scalp sur le banc des prévenus, le FNJ au rang des parties civiles.

Pascal Richard, 38 ans, comparaît seul pour complicité d'agression avec arme (son chien, en l'espèce). Durant l'échauffourée, pendant que ses trois collègues du Scalp montent au charbon, il dit avoir téléphoné de sa voiture au commissariat, à plusieurs reprises ­ son répertoire en fait foi. Comme la cavalerie, les flics n'arriveront jamais. Mais ils se réveillent un mois plus tard, quand Pascal Richard est placé en garde vue alors que lui-même avait porté plainte ­ sa bagnole a été fracassée à coup de nunchaku. Les gars du FNJ, par ailleurs membres d'un groupe de rock nationaliste qui dédicace un de ses CD aux «fafs de Bourges», réussissent à se faire passer pour de pauvres victimes de la violence urbaine.

Le lendemain de cette nuit agitée, un message tombe pourtant sur le portable de Pascal Richard : «Tous les petits skins, tu les vois... hein ! Peut-être qu'ils se branlent sous le portrait de Hitler, mais, en tout cas, un jour, on se branlera sur ta tête. Ta tête, elle va être coupée en deux.» Il suffit d'une touche pour retrouver l'appelant, ce qui fut fait. Interrogé par les flics, ce poète concédera : «J'ai envoyé un message d'insultes, je ne me souviens plus des termes, mais c'était des bêtises.» Affaire classée, comme toutes les plaintes de Pascal Richard, lequel se retrouve poursuivi pour complicité en l'absence des présumés auteurs principaux (ses amis du Scalp), qu'il n'a pas balancés. Son avocat, Me Yann Galut, ex-député PS, a des «interrogations» sur ce double traitement. Le parquet de Bourges a réclamé quatre mois de prison avec sursis. Jugement le 7 janvier.

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Commentaires
O
Ben voyons : les types du SCALP étaient 8, avec des chiens. Les types du FNJ 2.<br /> Les "gentils" démocrates du SCALP ont lâché leurs chiens sur les types du FNJ. Direction : les urgences, avec constat de leurs blessures par les flics (qui leur ont expliqué que cette petite bande était bien connue de leurs services). De leur côté, les courageux du SCALP n'ont pas porté plainte, rien fait constater... et essaient de nous expliquer ensuite qu'ils se sont fait agresser !<br /> <br /> En tout cas, bravo à Libé : même les juges, peu sympas avec le Front, ont compris. Il n'y a que le minable petit journaleux qui n'a pas compris. Dommage que de tels menteurs soient autorisés à propager leurs bobars...<br /> Goebbels n'aurait pas fait mieux.
La pylul à mémé
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