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La pylul à mémé
25 juin 2005

"Inaptitude à la connerie"... suite...

Lettre envoyée à Monsieur Philippe Segretain PDG TRANSDEV...

"Monsieur,

Je me permets de vous écrire afin que vous preniez connaissance de ma situation.

Le 16 septembre 2002 je fus employée au sein de l’entreprise Crolard à Voreppe(38) (aujourd’hui Transdev Dauphiné) en tant que conductrice receveuse sur la ligne régulière « Voiron Grenoble Crolles ».

Je suis un bon élément et lors de mes diverses expériences antérieures, principalement en milieu urbain, j’ai toujours pris à cœur mes fonctions techniques et commerciales et ai su me faire apprécier de mes hiérarchies.

Plusieurs lettres de recommandation peuvent attester mes dires.

L’embauche au sein de l’entreprise Crolard, reposait sur quelques principes alléchants, une seule ligne, très innovante, un salaire fixe mais aussi la garantie de bonnes conditions de travail, à savoir, organisation d’un temps de travail équilibré par roulement. J’acceptai ce contrat en CDI, étant seule avec ma fille, un emploi du temps où l’on peut s’organiser est nécessaire. Nous avons mis tout notre cœur, chaque conducteur à rendre cette ligne performante, agréable; la clientèle fut immédiatement séduite.

Cependant au terme de 2 mois d’exercice la ligne fut restructurée sur décision du conseil général de l‘Isère.

Ceci entraîna une chute considérable du salaire net et une explosion du roulement. Les services ainsi que leur nature, matin, soir ou deux vacations, étaient attribués à la semaine voir du jour au lendemain, et ceci au bon vouloir d’un responsable planning peu scrupuleux; je me retrouvai donc systématiquement, chaque semaine d’après midi (c’est à dire par exemple 12.30 - 20.30) ou en deux vacations ( par exemple 6.10/11.30- 15.30/20.00), je ne pouvais alors plus du tout assurer ma vie familiale, je ne voyais tout simplement plus ma fille.

De plus, une pression incessante de la part du personnel de régulation, par atteinte à ma vie privée et discrédit auprès d‘autres collègues accompagna cet acharnement. Je soumis ce problème à mon supérieur qui n’y accorda que peu d’importance, je m’adressai donc aux délégués du personnel qui plusieurs fois lors des réunions, insista sur ma situation et sur celle d‘autres collègues alors confrontés à des faits similaires.

Je tiens à insister également sur les comptes de caisses tenus de façon archaïque; pendant une très longue période les titres et recettes s’échangèrent main à main sans aucun reçu. Beaucoup de conducteurs pour ne pas dire tous ( il doit y avoir une seule exception?), eurent très vite un énorme trou de caisse ou de titre, rattrapé soit en retenues de salaires ou sur solde de tout compte ( ce qui est strictement interdit!), ou d’autres comme moi, complétions avec notre argent personnel. .

Beaucoup d’anciens partirent écœurés, d’autres épuisés tombèrent malade.

À force de réclamations, un autre roulement fut mis en place.

Quelques employés attachés à cette promesse de départ intégrèrent ce roulement, dès lors, des pressions constantes furent menées sur les salaires (organisés au minimum dans le roulement) et au niveau psychologique pour dissuader quiconque de s’y insérer ou même d’y rester.

Ceci fonctionna très bien, à la fin de mon exercice nous étions 2 dans le roulement. Les services éjectés un par un pour raison XY, nous nous retrouvions avec quelquefois 6 semaines de suite en après midi et 2 vacations.

Il ne restait alors même pas une dizaine d’anciens qui puissent témoigner de la promesse de départ.

Tous licenciés, démissionnés, en accident de travail ou en maladie.

Vient s’ajouter à tout ça, un manque de respect de la législation de la route, des amplitudes démentielles, des temps de conduite en dépassement constant que le conducteur se devait d‘accepter sous peine d‘être puni par une attribution de service contraignant.

Au terme de ces 2 ans et demi « d’enfer » le mot n’est pas trop fort, je tombai moi même malade, en profonde dépression. La médecine du travail qui a connaissance, par le suivi individuel de chaque conducteur, de ces méthodes écœurantes (pousser les employés à tout accepter sous prétexte de flexibilité, jusqu’à mettre en danger sa vie et celle de nos clients/enfants, oserais je dire harcèlement psychologique en méthode de gestion du personnel?) me déclara le 14 mars 2005, suite à un mois et demi de maladie sans maintien de salaire

« inapte à la reprise de son poste et à tout poste dans l’entreprise avec risque de danger immédiat pour la santé de la salariée: article R241.51.1 du code du travail ».

Je fus donc tout naturellement licenciée, en étant un très bon élément.

L’entreprise me réclame aujourd’hui une somme de 353.10 Euros, somme qui manquait lors de ma remise de caisse. Somme que je ne comprends pas. Somme que je n’ai pas.

J’ai évidemment demandé le rattrapage des titres non délivrés selon l’article 20 du chapitre III des conventions collectives et le récapitulatif des sommes données et titres perçus pour justification de cette somme.

Je me rappelle lors de mes exercices antérieurs comme beaucoup de conducteurs, je regardais le réseau TRANSDEV avec envie…que dois je en penser aujourd’hui?et surtout… que dois je en dire?

Une peur, une seule, celle de ne JAMAIS retrouver confiance dans le milieu du travail auquel j’avais pourtant donné le meilleur de moi même.

Une certitude, celle de ne jamais reprendre un volant d‘autocar, par conviction, parce que notre métier ne peut pas tolérer de telles méthodes!

surtout dans un contexte politique privilégiant une sécurité routière maximale.

Je n’ai pas souhaité porter plainte jusqu’alors pour les préjudices subis et prouvables par soucis de tranquillité. Je vous demande instamment de prendre contact avec la direction régionale de TRANSDEV afin que se règle au mieux ce litige qui n’en est pas un.

Je vous remercie de votre attention, veuillez agréer Monsieur, l’expression de mes sincères salutations"

Copie de cette lettre envoyée à André Vallini Président du conseil général de l'Isère
                                                        Bernard Soulage Vice Président du conseil régional Rhône alpes
                                                        Dominique Perben Ministre des transports

... et si vous avez d'autres suggestions....

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